Champignons asiatiques : bienfaits du Shiitake, Maitake et Reishi pour la santé

Tour d’horizon des champignons asiatiques et de leurs bienfaits

Le Shiitake, le Maitake et le Reishi sont des champignons originaires d’Asie, utilisés depuis des siècles à la fois dans l’alimentation et comme remèdes naturels. Très présents dans la médecine traditionnelle d’Extrême-Orient, leur popularité s’est largement étendue en Occident, où ils font l’objet de nombreuses études scientifiques depuis plusieurs années.

Le Shiitake, dont le nom latin est Lentinus edodes, appartient à la famille des Meripilaceae. Il pousse naturellement sur les troncs d’arbres au Japon et en Chine, où il est cultivé pour sa grande valeur culinaire et médicinale. On trouve aujourd’hui également une production en Europe.

Le Maitake, ou Grifola frondosa, surnommé aussi « polypore en touffes », appartient à la famille des Marasmiaceae. Ce champignon pousse à l’état sauvage dans les forêts asiatiques, formant de grandes touffes à la base des arbres ou sur leurs racines. Il est également présent en Europe et en Amérique du Nord. Au Japon, il est très prisé pour ses propriétés exceptionnelles, notamment son lien supposé avec la longévité.

Le Reishi, aussi appelé Lingzhi et connu sous le nom scientifique Ganoderma lucidum, est surnommé le « champignon des dix mille ans ». Il appartient à la famille des Ganodermataceae. Originaire d’Asie, on le trouve également à l’état sauvage en Europe. Il est utilisé depuis plus de deux mille ans dans les médecines traditionnelles chinoise, japonaise et coréenne, à la fois pour prévenir et traiter diverses pathologies, mais aussi pour stimuler le système immunitaire et favoriser la longévité.

Composition des champignons asiatiques

Les champignons asiatiques, tout comme leurs homologues européens, sont riches en vitamines du groupe B, en vitamine C et en vitamine D. Ils contiennent également de nombreux minéraux essentiels, notamment le sélénium, le cuivre, le zinc, le calcium, le phosphore et le magnésium. En plus de cela, ils constituent une source de protéines facilement digestibles et présentent un faible apport calorique, ce qui en fait un aliment nutritionnellement équilibré.

Ces dernières années, leur composition riche en principes actifs aux propriétés thérapeutiques suscite un intérêt scientifique croissant.
En effet, ces champignons sont particulièrement riches en composés phénoliques antioxydants, tels que les triterpènes.
Ils contiennent également une grande variété de sucres complexes, notamment des polysaccharides β-glucanes, qui font partie de leurs fibres naturelles. Ces fibres comprennent notamment la chitine, l’hémicellulose, les β- et α-glucanes, les mannanes, les xylanes et les galactanes.

Propriétés et bienfaits des champignons asiatiques

L’utilisation des champignons asiatiques dans la médecine traditionnelle repose sur l’activité de leurs composants actifs, dont les effets ont été étudiés à travers des recherches scientifiques menées in vitro et in vivo sur des modèles animaux.

Immunité et cancer

Les principales propriétés des champignons asiatiques sont liées à l’action de leurs fibres riches en polysaccharides β-glucanes, notamment le lentinane présent dans le Shiitake.

Au niveau immunitaire, ces β-glucanes stimulent le système immunitaire en agissant sur les cellules NK, les macrophages et les cellules T, tout en favorisant la production de cytokines. Ce mécanisme est à la base de leur activité antivirale.

L’utilisation ancestrale de ces champignons s’explique aussi par la présence d’autres composants actifs : complexes polysaccharide-protéine, lectines, protéines immunomodulatrices et triterpènes, comme les triterpénoïdes lanostaniques du Reishi, également connus pour leurs effets antiviraux.

Le Shiitake est ainsi reconnu comme un stimulant naturel de l’immunité dans les médecines traditionnelles.

Bien qu’il n’existe pas encore de preuves cliniques formelles sur l’homme, des études in vitro et sur des modèles animaux ont démontré les propriétés immunostimulantes du Shiitake, du Maitake et du Reishi. Ces champignons sont parfois utilisés pour renforcer l’immunité en cas d’infections virales comme la grippe, le rhume, voire pour soutenir l’organisme face au VIH ou à l’herpès.

Les β-glucanes ont également montré des activités antitumorales, en stimulant et en modulant la réponse immunitaire cellulaire. Ces polysaccharides ralentiraient le développement de certains cancers : col de l’utérus, sein, bouche, estomac, côlon, rectum, rein, ainsi que certaines leucémies.
Par ailleurs, des études in vitro ont mis en évidence un effet antimutagène des β-glucanes, capables de protéger l’ADN des dommages causés par les radicaux libres.

Au Japon, le Shiitake est utilisé en complément de traitements comme la chimiothérapie ou la radiothérapie pour atténuer certains effets secondaires. Le Reishi a également démontré, en laboratoire, des propriétés antimutagènes et anticancéreuses, notamment contre le cancer du poumon.

Appétit, diabète et obésité

La richesse en fibres des champignons asiatiques expliquerait aussi leur effet bénéfique sur le microbiote intestinal.

Ces fibres augmentent la sensation de satiété et aident à réduire la quantité de nourriture ingérée, contribuant ainsi à la baisse de la glycémie et à la prévention du diabète.

Concernant cette maladie, les polysaccharides β-glucanes semblent capables de restaurer le bon fonctionnement du pancréas, stimulant la production d’insuline et améliorant la sensibilité des organes à cette hormone.

Le Maitake, riche en vanadium — un oligo-élément connu pour renforcer la sensibilité à l’insuline — pourrait être utile dans la lutte contre le diabète de type 2.

D’autres composants comme les stérols, certains acides aminés (dont l’ergothionéine dans le Shiitake) et des alcaloïdes comme l’éritadénine, toujours présente dans le Shiitake, jouent également un rôle important. Ce dernier a montré la capacité de réduire le taux de cholestérol, en synergie avec les stérols qui freinent sa production dans le foie.

Des études indiquent aussi que les β-glucanes inhibent la lipase pancréatique, contribuant à une action hypolipidémiante efficace contre l’obésité.

Enfin, plusieurs travaux scientifiques s’accordent à dire que le Maitake est bénéfique dans le traitement du syndrome métabolique, un ensemble de troubles comprenant diabète, hypertension, hypercholestérolémie et surpoids.

Protection cardiovasculaire

La consommation régulière de champignons asiatiques semble exercer un effet hypocholestérolémiant par divers mécanismes : réduction des lipoprotéines VLDL, amélioration du métabolisme lipidique et inhibition de l’enzyme HMG-CoA réductase, impliquée dans la synthèse des lipides.

Ils joueraient ainsi un rôle préventif dans l’apparition de l’athérosclérose et des maladies cardiovasculaires, notamment en réduisant les risques d’AVC ou d’infarctus.

Protection du foie et de l’estomac

Certains métabolites secondaires (composés phénoliques, stéroïdes, terpènes) ont démontré un effet protecteur sur le foie, grâce à leur forte activité antioxydante. D’autres composants agissent également sur la muqueuse gastrique, apportant une protection digestive.

Protection du cerveau

Des études en laboratoire, sur animaux et humains, ont mis en lumière les effets neuroprotecteurs des champignons. Leur consommation régulière pourrait retarder l’apparition de maladies neurodégénératives comme Alzheimer et protéger les fonctions cognitives.

Inflammation et douleur

Les extraits de champignons asiatiques possèdent des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes, principalement dues à la présence de β-glucanes.

Santé osseuse

Les champignons médicinaux contiennent de nombreux nutriments favorables à la santé des os, aidant à prévenir l’ostéoporose et à ralentir la dégénérescence osseuse.

Stress et fatigue

Le Shiitake est reconnu comme un adaptogène dans la médecine traditionnelle, tout comme le Maitake et le Reishi. Ces champignons aident l’organisme à mieux gérer le stress physique et émotionnel. Le Reishi est également connu pour ses effets stimulants sur le corps et l’esprit, favorisant une meilleure résistance à la fatigue.

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Utilisation des champignons asiatiques

Les champignons asiatiques comme le Shiitake, le Maitake et le Reishi sont riches en polysaccharides biologiquement actifs, ainsi qu’en de nombreuses autres molécules qui agissent en synergie, leur conférant de multiples propriétés bénéfiques pour la santé. Parmi celles-ci, on retrouve des effets antioxydants, anti-inflammatoires, anticancéreux, immunomodulateurs, antiviraux, antidiabétiques, anti-obésité, hypocholestérolémiants, cardioprotecteurs, hépatoprotecteurs, neuroprotecteurs et anti-âge.

En raison de l’absence d’études cliniques humaines suffisamment probantes, les autorités sanitaires européennes ne reconnaissent pas officiellement les propriétés médicinales des champignons asiatiques, malgré l’intérêt scientifique croissant à leur sujet.

Pour cette raison, ils sont généralement intégrés dans les compléments alimentaires, où ils sont considérés comme des plantes adaptogènes et immunostimulantes.
Le Reishi est notamment reconnu pour son efficacité à lutter contre la fatigue physique et mentale.

Les compléments alimentaires peuvent contenir des champignons séchés réduits en poudre ou des extraits concentrés sous forme liquide.

La formulation en ampoules liquides est considérée comme plus efficace que les poudres en gélules contenant du mycélium : les formes liquides offrent une meilleure biodisponibilité, ce qui les rend plus facilement assimilables par l’organisme.

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Quels sont les effets indésirables des champignons asiatiques ?

Les champignons asiatiques ne doivent pas être consommés frais, séchés ou crus, car ils peuvent provoquer des intolérances ou des réactions allergiques dans les 24 heures suivant l’ingestion.
Il est recommandé de les faire bouillir pendant 20 minutes avant consommation afin de réduire tout risque d’effets secondaires, tels que des éruptions cutanées — un effet qui peut également survenir avec la prise de gélules, notamment en raison d’une moins bonne assimilation par l’organisme.

D’autres effets indésirables peuvent inclure de la diarrhée, souvent liée à une mauvaise qualité du produit, ainsi que des maux de tête, car certains champignons peuvent être contaminés par des métaux lourds (plomb, notamment).
Il est donc essentiel de choisir des produits issus de cultures biologiques contrôlées.

Le Shiitake et le Maitake peuvent provoquer des réactions allergiques, des troubles cutanés ou gastro-intestinaux tels que nausées ou diarrhées.

Le Shiitake peut également entraîner une photosensibilisation : il est conseillé d’éviter l’exposition au soleil après ingestion. Des troubles respiratoires peuvent aussi survenir chez certaines personnes.

Le Maitake, quant à lui, peut faire baisser la pression artérielle et provoquer des épisodes d’hypoglycémie.

Le Reishi est susceptible de causer plusieurs désagréments : diarrhée, vertiges, épistaxis (saignements de nez ou présence de sang dans les selles), démangeaisons, sécheresse de la bouche, de la gorge ou du nez, maux de tête et douleurs à l’estomac.
Une prise prolongée de Reishi sous forme de poudre pendant plus d’un mois pourrait également altérer la fonction hépatique.

Précautions d’utilisation des champignons asiatiques

L’usage des champignons asiatiques est réservé aux adultes de plus de 18 ans.

Ils sont déconseillés pendant la grossesse et l’allaitement.

Le Shiitake, le Maitake et le Reishi ne doivent pas être consommés en cas de prise de certains médicaments, notamment :

• Anticoagulants (warfarine, aspirine, AINS, héparine) : ces champignons peuvent augmenter le risque de saignements ou d’hématomes. Il est essentiel de consulter un médecin pour évaluer un éventuel ajustement du traitement.
• Médicaments pour l’hypertension, le diabète ou le cholestérol.
• Traitements anticancéreux : il est fortement recommandé de demander l’avis d’un professionnel de santé avant toute consommation.

La consommation de champignons asiatiques est également contre-indiquée dans les cas suivants :

• En cas de thrombocytopénie (faible taux de plaquettes sanguines).
• En présence d’une maladie auto-immune, comme le lupus érythémateux, la polyarthrite rhumatoïde ou la sclérose en plaques.

Il est nécessaire d’interrompre la prise de champignons asiatiques dans les situations suivantes :

• Avant une intervention chirurgicale : arrêter la consommation au moins deux semaines avant l’opération.
• Après une greffe d’organe ou en cas de prise de médicaments immunosuppresseurs.
• Avant des analyses de laboratoire : le Shiitake, le Maitake et le Reishi peuvent fausser certains résultats biologiques.

Enfin, ces champignons sont contre-indiqués en cas d’allergie connue aux champignons ou aux moisissures et d’hypéosinophilie (excès d’éosinophiles dans le sang).

Quelles sont les interactions avec d’autres plantes ?

Les champignons asiatiques peuvent renforcer l’action de certaines plantes, notamment :

• L’olivier, pour la réduction du cholestérol
• Le fenugrec, pour réguler la glycémie
• L’échinacée, pour stimuler l’immunité
• Le curcuma, connu pour son effet fluidifiant sur le sang
• D’autres plantes aux propriétés anticoagulantes, comme :
  • l’ail
  • l’éleuthérocoque
  • le ginseng
  • le kava
  • les graines de lin
  • le marronnier d’Inde
  • la reine-des-prés (Filipendula ulmaria)
  • la vigne rouge

Les champignons asiatiques peuvent également potentialiser les effets anticoagulants :

• des oméga-3 (huile de poisson),
• ainsi que de certains produits de la ruche, comme la gelée royale ou la propolis.

Il est vivement conseillé de consulter un professionnel de santé en cas d’association avec ces plantes ou de prise simultanée de médicaments ayant une action similaire.